Ce test vous aide à déterminer si votre anxiété pourrait être causée par un médicament que vous prenez. Il se base sur des critères scientifiques expliqués dans l'article.
Vous avez commencé un nouveau médicament, et soudain, vous vous sentez tendu, le cœur qui bat trop vite, les mains qui tremblent, comme si une panique vous envahissait sans raison. Vous vous demandez : est-ce moi ? Ou est-ce le médicament ?
Il est plus courant qu’on ne le pense : entre 5 % et 7 % des cas d’anxiété sont directement liés à un médicament. Ce n’est pas une faiblesse mentale. Ce n’est pas une « surréaction ». C’est une réaction biologique. Votre cerveau réagit aux substances chimiques qu’on lui fait ingérer. Et parfois, ces substances le poussent à basculer dans l’anxiété.
La plupart des gens pensent que seuls les stimulants ou les drogues illicites causent ce genre de réaction. Mais la liste est plus longue, et beaucoup de médicaments prescrits quotidiennement sont concernés.
Le plus dangereux ? Ces médicaments sont prescrits pour des maladies réelles. On ne les arrête pas à la légère. Mais on ne les surveille pas assez non plus.
Voici la règle simple : l’anxiété médicamenteuse apparaît après le début du traitement, et elle s’atténue quand on l’arrête ou qu’on réduit la dose.
Si vous avez toujours été calme, et que soudain, à la troisième prise de prednisone, vous avez des crises de panique, c’est très probablement lié. Si vous avez déjà eu des troubles anxieux avant, c’est plus compliqué. Mais même dans ce cas, un médicament peut aggraver ce qui était déjà là.
Les médecins utilisent un critère clé : l’anxiété doit durer au moins six mois pour être diagnostiquée comme trouble anxieux généralisé. Mais si elle n’a commencé qu’après la prise d’un médicament, et qu’elle disparaît en quelques semaines après l’arrêt, ce n’est pas un trouble indépendant. C’est une réaction secondaire.
Un patient sur deux ne reçoit pas ce diagnostic. Pourquoi ? Parce que les médecins ne posent pas la bonne question. « Vous avez des symptômes d’anxiété ? » - oui. « Quand avez-vous commencé ce médicament ? » - non. Ce petit oubli fait des dégâts.
Ce n’est pas magique. C’est biochimie.
Les corticoïdes perturbent l’axe HPA - l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. C’est votre système de gestion du stress. Quand il est suractivé, votre corps pense qu’il est en danger, même si rien ne le menace. Résultat : cortisol en surproduction, cœur qui bat, muscles tendus, esprit en alerte permanente.
Les stimulants du TDAH augmentent la noradrénaline dans le cerveau. C’est bien pour la concentration - mais si votre cerveau est déjà sensible, il ne sait pas gérer ce surplus. C’est comme mettre un turbo sur une voiture qui n’a pas de freins.
La levothyroxine en excès fait fonctionner votre métabolisme comme s’il était en surrégime. Votre corps brûle trop vite. Vous avez la sensation d’être en permanence sur le point de vous évanouir - c’est votre système nerveux qui crie au feu.
Et quand vous arrêtez brutalement un médicament ? Le corps, qui s’est adapté à sa présence, réagit par un rebond. C’est ce qu’on appelle le syndrome de sevrage. Pour les anxiolytiques, c’est connu. Mais pour les corticoïdes ou les stimulants, peu de gens savent que l’arrêt brutal peut provoquer une anxiété encore plus forte que celle initiale.
Ne paniquez pas. Ne vous arrêtez pas tout seul. Mais agissez vite.
Un patient sur trois qui suit ce protocole voit ses symptômes disparaître en moins de trois semaines. Ce n’est pas une guérison miracle. C’est une correction.
La prévention, c’est la meilleure solution.
Marie, 42 ans, a pris de la prednisone pour une bronchite. Trois jours plus tard, elle a eu trois crises de panique en 24 heures. Elle pensait qu’elle avait un nouveau trouble psychologique. Son médecin lui a dit : « Vous avez besoin d’antidépresseurs. » Elle a insisté. Elle a montré les articles. On a réduit la dose. En cinq jours, tout a disparu.
Lucas, 28 ans, prenait Adderall pour son TDAH. Il avait des sueurs, des palpitations, une peur constante d’être jugé. Il a demandé à passer à Vyvanse à la moitié de la dose. En deux semaines, son anxiété a baissé de 70 %. Il n’a plus besoin de parler à un psychologue.
Julie, 56 ans, prenait de la levothyroxine depuis dix ans. Elle avait l’impression d’être « en permanence sur le point de craquer ». Son taux de TSH était à 5,2 - trop haut. On a réduit sa dose. En trois semaines, elle a retrouvé son calme. Elle n’avait pas de trouble mental. Elle avait juste une dose de médicament mal ajustée.
La science avance. Des études en cours, financées par l’Institut national de la santé mentale (NIMH), cherchent à identifier des marqueurs génétiques. Certains patients ont une variante du gène CYP2D6 qui rend leur corps plus sensible aux effets secondaires anxiogènes. Dans le futur, un simple test salivaire pourrait dire : « Ce médicament risque de vous provoquer de l’anxiété. Essayez plutôt celui-là. »
La prochaine version du DSM (DSM-6) devrait clarifier les critères pour distinguer l’anxiété d’origine médicamenteuse de l’anxiété primaire. Ce sera un tournant. Car aujourd’hui, trop de gens sont traités pour une maladie mentale alors qu’ils n’ont qu’un effet secondaire.
Non. Si vous avez déjà eu des crises d’anxiété avant de prendre le médicament, ou si des antécédents familiaux d’anxiété existent, il peut s’agir d’un trouble indépendant aggravé par le médicament. La clé est la chronologie : l’anxiété est-elle apparue après le début du traitement ? Et disparaît-elle après l’arrêt ou la réduction ? Si oui, c’est très probablement médicamenteuse.
Ça dépend du médicament. Pour les substances à action courte, comme l’albutérol ou les décongestionnants, les symptômes peuvent s’atténuer en 24 à 48 heures. Pour les corticoïdes ou les stimulants, il faut 1 à 3 semaines. Pour les médicaments à longue durée d’action, comme la méthadone ou certains anxiolytiques, il peut falloir jusqu’à 8 semaines. L’important est de ne pas arrêter brutalement.
Oui. L’Échinacée, la caféine en excès (même dans les thés verts ou les compléments énergisants), la L-dopa (dans certains suppléments pour la mémoire), ou même l’acide folique en trop grande dose peuvent déclencher des symptômes d’anxiété. Ce n’est pas parce que c’est « naturel » que c’est sans risque.
Pas nécessairement. Beaucoup de patients reprennent un médicament anxiogène après une période d’arrêt, en prenant une dose plus faible et en augmentant très lentement. Le corps peut s’adapter. Ce qui compte, c’est la vitesse d’ajustement et la surveillance. Un suivi régulier avec votre médecin évite les rebonds.
Pas en première intention. Les antidépresseurs ne traitent pas la cause. Ils masquent les symptômes pendant que le médicament continue d’agir. Cela peut créer une dépendance à deux médicaments au lieu d’en résoudre une. La priorité est toujours d’ajuster ou de remplacer le médicament responsable. La TCC est préférable comme soutien temporaire.
Si vous ressentez de l’anxiété après avoir commencé un nouveau médicament, ne la banalisez pas. Ne la culpabilisez pas. Elle n’est pas une faiblesse. C’est un signal. Votre corps vous dit : « Ce produit ne va pas avec moi. »
Prenez un carnet. Notez tout. Parlez à votre médecin. Proposez des solutions. Vous avez le droit de demander un changement. Vous avez le droit d’être écouté. Et vous n’êtes pas seul : des milliers de personnes vivent la même chose chaque mois.
La médecine ne se limite pas à prescrire. Elle doit aussi écouter. Et parfois, la meilleure solution, ce n’est pas un nouveau médicament. C’est d’arrêter le mauvais.
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