Prendre du baclofen ne se limite pas à avaler une pilule chaque jour. Ce médicament, souvent prescrit pour réduire les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques ou aux lésions de la moelle épinière, peut réagir de manière dangereuse avec d’autres substances. Beaucoup de patients ignorent ces risques jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Ce n’est pas une question de « peut-être » ou de « peut-être pas » : certaines combinaisons peuvent provoquer une sédation extrême, une respiration ralentie, voire un arrêt respiratoire.
Le baclofen et l’alcool : une combinaison à éviter absolument
L’alcool n’est pas un simple « conseil » à éviter avec le baclofen - c’est une interdiction médicale. Les deux substances agissent sur le même système du cerveau : le GABA. Quand vous mélangez l’alcool et le baclofen, votre cerveau ralentit trop. Les effets sont immédiats : vertiges, perte d’équilibre, somnolence intense. À dose élevée, cela peut entraîner une coma ou une insuffisance respiratoire. Une étude publiée en 2023 dans le Journal of Neurology a montré que 37 % des hospitalisations liées au baclofen impliquaient une consommation d’alcool simultanée. Ce n’est pas une statistique lointaine. C’est ce qui arrive à des gens qui pensent qu’un verre de vin ne fera pas de mal.
Les opioïdes : un risque mortel
Si vous prenez du tramadol, de la morphine, de l’oxycodone ou même du codeine en même temps que le baclofen, vous augmentez votre risque de dépression respiratoire. Les deux types de médicaments ralentissent la respiration. Ensemble, ils la ralentissent au point où votre corps ne reçoit plus assez d’oxygène. Ce n’est pas une théorie. En 2024, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a publié un avertissement après trois décès en France liés à cette association. Les patients concernés avaient tous un antécédent de douleur chronique et prenaient du baclofen pour les spasmes, plus un opioïde pour la douleur. Aucun ne savait que ces deux médicaments pouvaient se combiner comme un piège.
Les benzodiazépines et les somnifères : attention à la sédation
Le lorazépam, le diazépam, le zolpidèm, le clonazépam - tous ces médicaments agissent sur le système nerveux central comme le baclofen. Quand ils sont pris ensemble, ils amplifient les effets de sédation. Vous vous sentirez comme un robot lent : difficile de parler, de marcher, de réfléchir. Certains patients rapportent avoir fait des « trous de mémoire » après avoir pris ce mélange. Ce n’est pas une simple fatigue. C’est une altération de la fonction cognitive. Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. Une étude de l’Inserm en 2025 a montré que les patients de plus de 70 ans qui prenaient du baclofen et un somnifère avaient 4 fois plus de chutes avec fractures que ceux qui ne prenaient qu’un seul de ces médicaments.
Les antidépresseurs et les anxiolytiques : des interactions subtiles mais réelles
Les ISRS comme la sertraline ou l’escitalopram ne provoquent pas de dépression respiratoire directe, mais ils peuvent augmenter le risque de syndrome sérotoninergique quand combinés au baclofen - surtout si vous prenez aussi un autre médicament qui agit sur la sérotonine. Ce syndrome est rare, mais il peut être mortel. Symptômes : agitation, transpiration excessive, accélération du rythme cardiaque, fièvre, tremblements. Si vous remarquez ces signes après avoir changé de traitement, consultez immédiatement un médecin. Même les traitements en vente libre, comme la mélatonine ou la valériane, peuvent renforcer les effets du baclofen. Ce n’est pas « naturel » = sans risque.
Les médicaments pour la pression artérielle : une chute dangereuse
Le baclofen peut faire baisser la pression artérielle. Si vous prenez déjà un médicament pour l’hypertension - comme l’amlodipine, le losartan ou le bisoprolol - vous risquez une hypotension sévère. Résultat : étourdissements, évanouissements, chutes. Les personnes âgées ou celles qui se lèvent rapidement de leur lit sont les plus à risque. Un patient de 78 ans à Lyon a été admis aux urgences en septembre 2025 après avoir perdu connaissance en se levant pour aller aux toilettes. Il prenait du baclofen, du losartan et un diurétique. Aucun médecin ne lui avait parlé de cette interaction.
Les médicaments contre la toux et les rhumes : attention aux pièges
Beaucoup de sirops contre la toux contiennent de la dextrométhorphane ou de la codéine. Même en petites doses, ils peuvent amplifier les effets du baclofen. Un patient de 52 ans a été hospitalisé après avoir pris un sirop contre la toux pendant trois jours, en plus de son baclofen. Il était somnolent, confus, et avait du mal à respirer. Le pharmacien n’avait pas vérifié sa liste de médicaments. Ce genre d’erreur arrive chaque semaine dans les pharmacies françaises. Toujours dire à votre pharmacien que vous prenez du baclofen - même pour un simple sirop.
Les médicaments pour les troubles du mouvement : un risque de surcharge
Si vous avez une maladie de Parkinson ou une dystonie, vous pourriez prendre de la lévodopa, du pramipexole ou de la riluzole. Le baclofen peut réduire l’efficacité de certains de ces traitements. D’autres fois, il augmente les effets secondaires comme les nausées, les hallucinations ou les mouvements involontaires. Il n’y a pas de règle universelle : cela dépend de votre cas. C’est pourquoi il est crucial de ne jamais ajuster votre traitement sans consulter un neurologue. Un patient à Lyon a arrêté son baclofen seul parce qu’il pensait qu’il « gênait » son traitement contre la Parkinson. Ses spasmes ont explosé, et il a dû être réhospitalisé.
Comment savoir si vous êtes en danger ?
Voici une liste simple à retenir. Si vous prenez l’un de ces médicaments en même temps que le baclofen, parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien avant de continuer :
- Alcool (même en petite quantité)
- Opioïdes (morphine, oxycodone, tramadol, codeine)
- Benzodiazépines (lorazépam, diazépam, clonazépam)
- Somnifères (zolpidèm, zopiclone)
- Antidépresseurs (ISRS, IMAO)
- Médicaments contre la pression artérielle
- Sirops contre la toux contenant de la codéine ou de la dextrométhorphane
- Médicaments pour la maladie de Parkinson
Il n’y a pas de « petite dose » qui soit sans risque. Le baclofen est un médicament puissant. Ses interactions ne sont pas des « effets secondaires mineurs ». Ce sont des risques vitaux.
Que faire si vous avez déjà mélangé ces médicaments ?
Si vous avez pris du baclofen avec de l’alcool ou un opioïde, et que vous vous sentez très somnolent, avez de la difficulté à respirer, ou perdez conscience : appelez immédiatement le 15 ou le 112. Ne attendez pas. Ne prenez pas de café pour « vous réveiller ». Ce n’est pas une question de fatigue. C’est une urgence médicale.
Si vous vous sentez légèrement plus fatigué que d’habitude, ou que vous avez des étourdissements après avoir pris un nouveau médicament, notez-le. Notez l’heure, le médicament, et ce que vous ressentez. Montrez cette note à votre médecin lors de votre prochaine visite. C’est la meilleure façon d’identifier une interaction avant qu’elle ne devienne grave.
Comment éviter les interactions à l’avenir ?
Voici trois actions concrètes que tout patient prenant du baclofen devrait faire :
- Conservez une liste à jour de tous vos médicaments - y compris les compléments alimentaires, les herbes et les sirops. Mettez-la dans votre téléphone et sur papier dans votre portefeuille.
- Montrez cette liste à chaque médecin, pharmacien ou infirmier, même si vous pensez que le médicament est « sans importance ».
- Ne prenez jamais un nouveau médicament sans demander explicitement : « Est-ce que cela interagit avec le baclofen ? »
Les pharmaciens en France sont formés pour détecter ces interactions. Mais ils ne peuvent pas le faire si vous ne leur donnez pas toutes les informations. Soyez votre propre défenseur.
Le baclofen et les autres traitements : ce qui est sûr
Le baclofen peut être pris avec certains médicaments sans risque majeur : les antidouleurs non opioïdes comme le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, naproxène) en dose habituelle, et certains anticonvulsivants comme le gabapentine (avec surveillance). Mais même là, il faut rester vigilant. Chaque corps réagit différemment. Ce qui est sûr pour un patient peut être dangereux pour un autre.
Le secret n’est pas de tout éviter. Le secret est de connaître ce que vous prenez, et de parler à un professionnel avant chaque changement.
Le baclofen peut-il provoquer une dépendance ?
Le baclofen n’est pas un opioïde et ne provoque pas d’addiction au sens classique. Cependant, une dépendance physique peut se développer, surtout après une utilisation prolongée. Arrêter brutalement le baclofen peut provoquer des symptômes de sevrage : hallucinations, anxiété intense, convulsions, hausse de la pression artérielle. C’est pourquoi il faut toujours réduire la dose progressivement sous surveillance médicale.
Puis-je prendre du baclofen si j’ai un problème hépatique ?
Le foie métabolise partiellement le baclofen. En cas d’insuffisance hépatique modérée à sévère, la dose doit être réduite. Les patients avec des problèmes de foie doivent être surveillés de plus près. Un taux de transaminases élevé ou une cirrhose ne sont pas des contre-indications absolues, mais ils exigent une adaptation de la posologie. Votre médecin peut demander des analyses de sang avant et pendant le traitement.
Le baclofen affecte-t-il la fertilité ou la grossesse ?
Les données sur la grossesse sont limitées, mais il n’y a pas de preuve claire que le baclofen cause des malformations. Cependant, il traverse la barrière placentaire. Si vous êtes enceinte ou envisagez de l’être, parlez-en à votre médecin. Il peut évaluer si les bénéfices du traitement l’emportent sur les risques potentiels. Pendant l’allaitement, le baclofen passe dans le lait maternel. Les bébés peuvent devenir somnolents. Il est généralement déconseillé sauf si le bénéfice est crucial.
Le baclofen peut-il causer des troubles de la mémoire ?
Oui. La somnolence et la confusion sont des effets secondaires connus. Certains patients rapportent des oublis, des difficultés à se concentrer, ou une sensation de « brouillard mental ». Ces effets sont plus marqués au début du traitement ou après une augmentation de dose. Ils s’atténuent souvent avec le temps. Si la mémoire est affectée de manière gênante, parlez-en à votre médecin : une réduction de dose peut aider.
Y a-t-il des alternatives au baclofen sans risques d’interactions ?
Oui, mais elles dépendent de votre condition. Pour les spasmes musculaires, le tizanidine ou le dantrolène peuvent être des options, bien qu’ils aient aussi leurs propres interactions. La physiothérapie, les injections de botox, ou la stimulation médullaire sont des approches non médicamenteuses. Il n’existe pas de « meilleure » alternative universelle. La décision doit être personnalisée, en fonction de votre diagnostic, de vos autres maladies et de vos médicaments actuels.
Prochaines étapes : ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui
Prenez 10 minutes. Ouvrez votre boîte à médicaments. Notez chaque comprimé, gélule, sirop ou patch que vous prenez. Incluez les vitamines, les herbes, et les produits en vente libre. Écrivez la dose et la fréquence. Ensuite, appelez votre pharmacien. Demandez-lui : « Est-ce que l’un de ces médicaments interagit avec le baclofen ? »
Ne laissez pas la peur vous paralyser. Mais ne sous-estimez pas non plus les risques. Le baclofen peut améliorer votre qualité de vie - à condition que vous le preniez en toute sécurité. Votre vie en dépend.
Claire Drayton
1 11 25 / 23:33Je prends du baclofen depuis 2 ans et j’ai jamais osé boire un verre de vin. Un jour j’ai oublié et j’ai failli m’effondrer dans la douche. C’est pas une blague.
Neysha Marie
2 11 25 / 04:16Encore un article qui dit la vérité mais que personne ne lit 😤 Les gens pensent que ‘naturel’ = sans danger. La valériane + baclofen = coma garanti. J’ai vu un cousin mourir comme ça. Et les pharmaciens ? Ils lisent pas les dossiers. 🚨
James Camel
3 11 25 / 02:01Je suis kiné et je vois ça tous les jours. Les patients prennent du baclofen pour les spasmes, puis ils se font prescrire un somnifère pour le stress, un anxiolytique pour l’anxiété, et un sirop contre la toux pour un rhume. Et ils disent ‘mais je prends rien de lourd’. Non, vous prenez un cocktail de neurodépresseurs. C’est pas une question de dose, c’est une question de combinaison. Faut arrêter de penser médicament par médicament. Il faut penser corps entier.
Un patient de 68 ans, avec un antécédent de AVC, a pris du baclofen + zolpidèm + ibuprofène. Il a eu une hypotension sévère, une chute, une fracture du col du fémur. Rien de tout ça n’était inévitable. Il avait juste oublié de dire qu’il prenait le baclofen. Et le médecin ? Il a juste regardé la liste sans croiser les interactions.
Je demande à chaque patient de me montrer sa boîte à médicaments. Pas la liste. La boîte. Parce que les listes sont toujours incomplètes. Et les compléments ? Les herbes ? Les sirops ? Personne n’y pense. Pourtant, la mélatonine, c’est comme un petit somnifère. Et la valériane ? Elle double l’effet du baclofen. C’est pas un thé, c’est un puissant sédatif.
On a un système de santé qui encourage la polypharmacie. On soigne un symptôme, puis un autre, puis un autre. Mais personne ne regarde l’ensemble. Et le patient ? Il a peur de dire ‘je prends aussi ça’ parce qu’il a peur qu’on lui dise ‘arrêtez tout’. Mais ce qu’il faut, c’est pas arrêter. C’est ajuster. Avec de la vigilance. Avec de la communication.
Je dis toujours à mes patients : ‘Si vous avez un doute, appelez votre pharmacien. Pas Google. Pas votre cousin qui a lu un article sur Facebook. Le pharmacien. Il est payé pour ça. Il a accès à vos dossiers. Il sait ce que vous prenez. Il peut vous dire si c’est dangereux. Et s’il ne le sait pas, il peut appeler le centre antipoison. C’est gratuit. C’est rapide. C’est vital.’
Delphine Schaller
4 11 25 / 16:02Je suis pharmacienne. Et je vous dis : les patients mentent. Ils disent ‘je prends rien d’autre’… et puis, dans leur sac, ils ont 7 cachets de mélatonine, un sirop contre la toux avec de la codéine, et une bouteille de tisane à la valériane. Et ils sont choqués quand ils tombent dans les pommes. C’est pas la faute du baclofen. C’est la faute de leur ignorance. Et de leur mensonge. 🤦♀️
azie marie
5 11 25 / 02:22Le baclofen est un neuroleptique de synthèse, pas un simple muscle relaxant. Il agit sur les récepteurs GABA-B, ce qui le rend plus dangereux que les benzodiazépines à long terme. Les études de l’ANSM sont sous-estimées. Et personne ne parle de la dépendance physique. Arrêter brutalement, c’est comme arrêter l’alcool chez un alcoolique. Convulsions, hallucinations, hypertension maligne. Et pourtant, les médecins le prescrivent comme du paracétamol. C’est criminel.
Serge Stikine
6 11 25 / 03:40Je suis en sclérose en plaques depuis 12 ans. J’ai pris du baclofen pendant 8 ans. J’ai arrêté. Parce que je me sentais comme un zombie. Pas de douleur, mais pas de vie non plus. J’ai essayé la physio, le yoga, la stimulation électrique. Je vais mieux maintenant. Le baclofen, c’est un piège. Il masque, il ne soigne pas. Et les interactions ? C’est juste la cerise sur le gâteau toxique.
Etienne Lamarre
6 11 25 / 07:57Vous croyez que c’est une erreur médicale ? Non. C’est un plan. Les laboratoires savent que le baclofen interagit avec les opioïdes, les benzodiazépines, les somnifères. Mais ils ne le disent pas. Parce que les gens qui prennent du baclofen sont souvent des patients chroniques. Ils prennent 5, 6, 7 médicaments. Et chaque médicament supplémentaire = plus de ventes. C’est un système conçu pour vous rendre dépendant. Le baclofen n’est pas un traitement. C’est un point d’entrée dans l’industrie pharmaceutique.
louise dea
6 11 25 / 09:17j’ai lu ça en entier et j’ai pleuré… j’ai un papa qui prend du baclofen et du losartan et il a eu une chute il y a 2 mois. il m’a dit qu’il était juste étourdi. j’ai pas compris pourquoi. maintenant je sais. je vais lui faire une liste. et je vais l’emmener chez le pharmacien. merci.
priska Pittet
7 11 25 / 19:55Je suis suisse, mais j’ai un cousin en France qui prend du baclofen. J’ai lu cet article et j’ai immédiatement envoyé le lien à ma famille. Ce genre d’information devrait être imprimé sur chaque ordonnance. Pas juste en bas en petit texte. En gros. En rouge. Avec un logo de danger. Parce que ce n’est pas une alerte médicale. C’est une alerte de survie.
olivier bernard
8 11 25 / 07:17Je pense qu’on a tous un peu peur des médicaments. On les prend, on les croit innocents. Mais le corps, il est intelligent. Il réagit. Le baclofen, c’est comme une clé qui ouvre une porte. Mais si tu ouvres trop de portes en même temps, tu te perds dans la maison. Faut savoir quelles portes on ouvre. Et avec qui.
Martine Sousse
9 11 25 / 12:31merci pour cet article j’ai juste envie de dire à tous ceux qui lisent : parlez à votre pharmacien. même si vous pensez que c’est rien. même si vous avez peur qu’il vous juge. il a vu pire. et il va vous aider. sans jugement.
Jacqueline Pham
11 11 25 / 01:36En France, on prescrit le baclofen comme si c’était du sucre. Et puis on s’étonne quand les gens meurent. Les médecins ne sont pas formés aux interactions. Ils ne lisent pas les notices. Ils signent des ordonnances comme des robots. Et les patients ? Ils croient que la médecine est une science exacte. Non. C’est un jeu de roulette russe avec des pilules.